Suite à mon voyage, j’ai été reçu avec succès au CRPE et suis devenu professeur des écoles. Mais j’ai aussi été contacté par les éditions Retz, pour publier un livre faisant le bilan des découvertes que j’avais faites lors de mon périple et de mes réflexions au sujet de l’école.
Un an après mon retour paraissait donc, le 23 août 2018, le livre “L’école autrement: mon tour du monde des pédagogies alternatives”. En écrivant ce livre, j’ai pu approfondir (et radicaliser) ma pensée au sujet de l’école. Je remercie vivement les éditions Retz de m’avoir donné cette opportunité !
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L’idéal éducatif défendu par les États et les organisations internationales, mais aussi les médias et parents eux mêmes, c’est celui de la performance, performance qui n’a pour seule fin que d’augmenter la productivité et donc la compétitivité des États. Ceux qui ne parviennent pas à être performants sont relégués dès le CP dans des filières dont ils ne pourront plus sortir, afin qu’ils ne gênent pas la course effrénée des autres vers le “succès”. Classes ULIS (handicaps divers) au primaire. Classes SEGPA (retards scolaires) au collège. Et enfin les différents CAP et BAC au lycée. Cela aggrave les tensions entre classes sociales et entérine la reproduction sociale.
Dans un monde où les inégalités continuent de progresser, où la nature disparaît de manière exponentielle pour satisfaire les besoins d’une croissance économique qui ne rend pas les gens plus heureux, les dizaines d’établissements que j’ai découverts, en France comme à l’étranger, dans le public comme dans le privé, m’ont permis de réaliser que notre objectif ne pouvait qu’être que chaque individu parvienne à se réaliser et s’épanouir, indépendamment des attentes familiales et des soi-disant besoins de l’économie, tout en développant les compétences sociales qui leurs permettront de gagner en confiance, d’être résilients et d’être conscients qu’ils peuvent changer le monde dès le plus jeune âge.
On n’apprend pas à être libre en étant assis toute la journée à un petit bureau.
On n’apprend pas à être un démocrate en n’ayant aucun poids sur l’établissement où l’on étudie.
On n’apprend pas à être empathique en lisant que Napoléon est l’un des grands héros de l’histoire française.
On n’apprend pas à être critique en n’ayant jamais la possibilité de remettre en cause la parole de l’adulte.
On n’apprend pas à être créatif en n’ayant aucun temps libre.
On n’apprend pas à faire preuve d’initiative quand tout ce que l’on DOIT apprendre est décrit dans des programmes nationaux.
On n’apprend pas à aimer la nature quand on est enfermé derrière des grilles sur une grande dalle bitumée.
On n’apprend pas à être coopératif quand on ne peut jamais parler librement avec ses camarades pendant la classe.
On n’apprend pas à s’aimer inconditionnellement quand on est constamment jugé et classé en fonction de notes.
Seule une éducation prônant l’autodétermination, l’autogestion coopérative et la responsabilité sociale et environnementale permettra l’avènement d’un monde moins coercitif, constitués d’individus réellement libres, épanouis et les responsables.